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  • Photo du rédacteurMarie-Hélène Chèvrefils

Les femmes au secours de l’économie


Monique Jérôme-Forget elle est la seule femme à avoir occupé deux postes parmi les


plus prestigieux au gouvernement provincial du Québec et ce, simultanément. Comme

ministre des Finances et présidente du Conseil du Trésor sous le gouvernement Charest dans les années 2000, elle a réussi à briser le « plafond de verre » et à connaître un  succès en politique québécoise plus que toute autre femme auparavant.  J’ai donc eu envie de lire son livre « Les femmes au secours de l’économie ! Pour en finir avec le plafond de verre » qui aborde le leadership au féminin et le fameux « plafond de verre » auquel les femmes peuvent se heurter au cours leur carrière.


La discrimination systémique en cause


À partir d’études valides et crédibles, Monique Jérôme-Forget présente différentes causes expliquant l’existence du « plafond de verre » au sein des organisations en Amérique du Nord. L’auteure évoque notamment les préjugées tenaces, comme la culture du « boys club » encore bien ancrée dans certaines organisations.


L’une des causes exposées m’a particulièrement interpellée puisqu’elle m’apparait être une conséquence de la discrimination systémique. En effet, plusieurs organisations mettent en place des programmes afin d’accélérer le développement de leurs employés à hauts potentiels. Elles cherchent à développer leurs talents dans le but d’assurer leur relève. Il s’agit d’ailleurs d’une excellente pratique de gestion.


L’enjeu, c’est que parmi ces programmes, certains s’adressent plus particulièrement aux jeunes employés soit ceux âgés entre 28 à 35 ans par exemple. Or, il se trouve que c’est justement à cette période que la majorité des femmes choisissent d’avoir des

enfants. Et comme dit le vieux dicton, « les absents ont toujours tort ». Puisque les femmes sont plus souvent sujettes à s’absenter du travail ou parce qu’elles cherchent à réduire leur semaine de travail au profit de leurs obligations familiales, elles ratent des occasions en or pour se développer, et ainsi, faire progresser leur carrière.


Des impacts majeurs sur notre économie


Outre les impacts psychologiques que cette discrimination systémique engendre sur la gent féminine, l’auteure démontre que cette situation a également des impacts négatifs sur notre économie.


Le fait de faire le choix de réduire la semaine de travail, par exemple, engendre des pertes de productivité importantes pour l’organisation. Selon l’auteure, la sous-utilisation du capital éducationnel et expérientiel de l’employé provoque une perte économique pour la société. Peu importe le choix qu’une femme effectuera afin de rétablir un certain équilibre entre sa vie professionnelle et ses obligations familiales, il ne s’agira pas d’une perte nette. En effet, veiller à l’éducation des enfants, les futurs citoyens de ce monde, a également une valeur économique. Toutefois, Monique Jérôme-Forget avoue qu’il y a une certaine perte associée à la sous-utilisation du plein potentiel des femmes lorsqu’elles adoptent ces choix.



Elle ajoute que, dans le contexte de turbulence économique dans lequel nous vivons, il ne fait aucun doute que le succès des organisations et la performance économique du Québec reposent sur la maximisation du potentiel de tous les employés d

’une organisation, y compris celle des femmes.


Quelques solutions concrètes pour éviter cette perte économique


Afin de nous aider à éliminer le « plafond de verre » et « secourir » l’économie, l’auteure nous propose plusieurs solutions. Parmi celles-ci, quatre m’ont particulièrement intéressée :


Diagnostic organisationnel 

Effectuer un diagnostic, mais pas n’importe lequel. Un diagnostic sur les sources de gaspillage du talent féminin en organisation afin d’étudier les raisons de refus de promotion, de départ, etc. En identifiant ces motifs, il sera plus facile de trouver des solutions pour les accommoder afin qu’elles aient envie de poursuivre leur progression de carrière au sein des organisations.


Nouveaux indicateurs de performance

Se doter et suivre des indicateurs de performance organisationnels permettant de mesurer la situation personnelle et professionnelle des femmes. Ils permettront de mettre en place des pratiques de conciliation travail et vie personnelle adaptées à leurs besoins (flexibilité des horaires, partage de travail, etc.) qui leur permettront d’éviter de mettre leur carrière de côté. Bien entendu, ces ententes doivent être négociées sur une base individuelle et être conçues pour respecter les impératifs d’affaires.


Réviser le modèle d’employé performant

Redéfinir le profil d’employé performant, afin que ce ne soit plus seulement les bourreaux de travail qui constituent le modèle à suivre. Faire évoluer le modèle afin d’attribuer plus de valeur au professionnalisme et à l’intégrité au travail, des qualités typiquement féminines.


Revoir les programmes à hauts potentiels 

Cibler et suivre des femmes à haut potentiels, qu’elles décident d’aller en congé de maternité ou non. Leur offrir des mandats complexes nécessitant moins de travail à l’extérieur de l’horaire normal de travail. Ceci leur permettra de poursuivre leur développement et leur visibilité afin de maximiser leurs chances d’obtenir des promotions.


Monique Jérôme-Forget termine son livre en partageant des témoignages de femmes d’affaires influentes du Québec. Ce que je retiens de ceux-ci, c’est que peu importe si elles ont eu des enfants ou non, elles ont toutes décidé d’oser et de postuler sur des rôles avec des responsabilités, même si elles n’avaient pas toutes les compétences nécessaires pour pleinement performer au sein des rôles. Bref, un livre très intéressant et toujours d’actualité que j’ai eu beaucoup de plaisir à lire. Alors qu’attendons-nous mesdames ? Osons !



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